le patrimoine
Le Moulin de la Sarre
Schaub Vincent
Le 21 octobre 1720, le noble François Didier MAURICE, lieutenant général au baillage de Sarreguemines et y habitant avec sa femme Maria Madeleine URBAIN, achète la moitié de la propriété seigneuriale de Sarreinsming pour 1 500 florins hollandais au propriétaire actuel le "Oberst" Henry Casimir PAWEL de RAMMINGEN et son épouse Marie Catherine de GROOT, et 3 ans plus tard, le 14 décembre 1723, l'autre moitié pour la même somme à Gémard SERVAIS von ACKEN, conseiller au tribunal de Maestricht et son épouse Henriette Paul de Rammingen.
Pendant la guerre de trente ans (1618/1648) les désastres du "Schwedenkrieg" détruisirent le château (1630/1633), le moulin et tout le village. Seul le moulin banal qui formait avec le château une forteresse sur une île dans la Sarre fut reconstruit et exploité par MAURICE. A cette époque, on pouvait encore constater les vestiges des eaux détournées autour du château et du moulin.
Se référant à un document allemand de 1584, le noble de Maurice ordonna aux habitants de Sarreinsming de travailler à corvée pour la reconstruction du moulin (travail en carrière et transport des pierres). Comme les habitants refusaient ces exigences, l'affaire passait au tribunal de Sarreguemines, le 17 février 1726 où ils perdaient le procès. La cour de Nancy où les habitants de Sarreinsming faisaient appel les obligea le 12 avril 1925 au travail à corvée pour reconstruire le moulin ; pour ne pas gêner la navigation, le moulin devait être reconstruit à l'emplacement le plus approprié désigné par un expert. La date sur le fronton du porche muré au pignon Est, confirme sa construction en 1727.
En 1782, mourut Leopold François MAURICE et les héritiers, entre autres la famille PLUNKETT et DESOFFRY-CSEMEK ont vendu la propriété avec le moulin le 6 mai 1784 au comte Cravier de Vergennes qui la réunit avec la baronie de Welferding. Toute la propriété a été séquestrée comme possession d'un émigrant au début de la révolution.
L'acte de séquestre de 1793 donne la description suivante du moulin banal : un moulin à farine bâti sur la rivière de la Sarre consistant en deux tournants. Au-dessus de ces deux tournants est un bâtiment contenant un moulin à farine. Le logement du meunier consiste en une cuisine, un poêle, une chambre et des greniers au-dessus.
Le moulin et sa roue à aubes. Le bâtiment a été construit en 3 parties d'époques différentes : 1727, 1842 et 1948.
Au-devant du moulin, un bâtiment avec une ancienne tour contenant des écuries pour les chevaux, les vaches et les porcs avec des greniers à fourrage au-dessus.
Le meunier jouit avec ce moulin d'une portion de jardin faisant partie de l'ancien château contenant 17/8 de jours. De plus, il jouit de quatre autres pièces de jardin faisant ensemble 7 1/2 jours. Le tout affermé à Paul BOUVEL pour neuf années qui ont commencé le 1er mars 1792.
Ce moulin fut acheté aux enchères en 1793 ou 94 par un certain Niclès et son épouse Gertrude Lagarde. Niederlender Adam de Auersmacher (Sarre) maria une fille du meunier Catherine Niclès et resta au moulin avec ses gendres Niclès Christophe (épouse Albertus M-A) et Johann (épouse Dehlinger Barbe).
Avec le temps la famille développa le moulin en trois tournants. Plus tard, les deux plus vieux tournants furent supprimés et les roues correspondantes démontées. La troisième roue continua à fonctionner et actionna le dernier moulin en date, à savoir celui que le tanneur LOTH de Sarreguemines exploita comme moulin à tan (poudre d'écorce pour préparer les cuirs) et que son successeur SCHUSTER Johann Adam transforma de nouveau en moulin à graines. Ce dernier moulin fut acquis plus tard par Niederlender Christophe, fils de Adam Niederlender, cité plus haut, qui construit à côté une grange et une écurie en 1869, et transmis par voie de succession toute la partie ouest de la propriété à son fils, le dernier meunier en date, Johann Niederlender et son épouse Marie- Louise KELLER.
Le bâtiment économique en face du moulin fut transformé en maison d'habitation et habité par Georges Niclès qui céda en son temps sa part du moulin aux grands moulins Ernest BLOCH de Steinbach.
Les plus anciens meuniers connus du moulin de la Sarre à Sarreinsming sont :
- MEYER Théobald (épouse MULLER Ottilia) 1747 à 1753
- MEYER André (épouse Huver Apolonia) 1766 à 1770 (avant à Neufgrange, autour de 1757)
- FREYERMUT Johann (épouse Beyer Magdalena) 1780 à 1787
- DUBINGER Johann du moulin de Grosbliederstroff (épouse Jacquemoth ) 1787 à 1789
- BOUVEL Paul (épouse Nortz Marguerite à 1770 à 1780 à Neufgrange puis à Sarreinsming en 1792
Les trois roues du moulin de Sarreinsming étaient équipés de roues à aubes à axe horizontal ou "tournants", chaque tournant pouvant actionner une ou deux paires de meules, grâce aux engrenages à dents (rouet à alluchons et lanternes à fuseaux). Ces roues étaient naturellement construites en bois.
Les organes de transmission entre l'axe de la roue à aubes et les meules étaient également en bois. Le corps du rouet et de la lanterne était en bois d'orme (ormeau) tandis que les dents ou alluchons étaient en cornier ou en bois.
Ces essences rares étaient souvent remplacées par des bois plus courants. Ces roues avaient toutes un diamètre de l'ordre de 4 à 5 m leur largeur était voisine d'1m. Tous ces tournants étaient des "roues en dessous", c'est-à-dire que l'alimentation se faisait par le dessous, au fil de l'eau, par opposition aux "roues en dessus", mises en mouvement par l'eau tombant sur les aubes (dans ce cas la roue est en général en bout d'axe, c'est un moulin pendant).
La roue qui tourne actuellement a été restaurée en 1988 par la commune.
Eglise St Cyriaque
La construction de la première église à Sarreinsming, comme tant d'autres, n'a pas encore pu être datée. Cependant, le patronyme St Cyriaque l'un des martyrs du 4ème siècle de notre ère, laisse penser à une communauté chrétienne dès le 5ème siècle. Et l'église est probablement antérieure à la vague de christianisation menée par les missionnaires irlandais qui dédièrent à St Galles, St Vendelin ou St Vit.
Le plus ancien témoignage écrit, connu à ce jour, date du 2 octobre 1628. C'est Mr Jean BARTHEL qui en a fait la découverte et aussi la traduction.
Ce document est le rapport d'une visite canonique (les visita- tores de Metz) fait à Sarreinsming, le 16 juillet 1617.
La lecture de ce document est intéressante à plusieurs égards. Tout d'abord, il faut constater que la publication n'est faite que onze ans après l'inspection. Etait-ce parce que la région était secouée par la Réforme ? Le seigneur engagiste de la Châtelenie de Sarreguemines était calviniste ; des villages alentours étaient passés au protestantisme, comme Zetting, Dieding, Frauenberg, Neufgrange, Siltzheim, Roth, Wiesviller.
Et l'année 1628 correspond à la mise en application de la Contre-réforme, soutenue de façon énergique par les Ducs de Lorraine. Ensuite, on rappelle une vieille donation à l'église des particuliers possédant des vignes et des champs de lin et de chanvre. S'agit-il d'un voeux suite à une calamité ? Il est curieux de lire que l'assemblée des villageois réunis sur le parvis de l'église a spontanément accepté le maintien de ce don à l'église en nature, comme dans le temps, car payé en argent, il était détourné de l'intention des fondateurs.
Enfin, il ressort de ce rapport que le bâtiment de l'église, et plus encore son mobilier, sont dans un piteux état. Les habitants sont mis en demeure de faire les réparations, de reconstituer le mobilier en premier le grand autel et le reste progressivement par la suite. Là, l'assemblée est moins enthousiaste, demande un temps de réflexion, et finalement charge deux des leurs pour voir ce qu'il y a de nécessaire à faire. Cependant, la commune contractera en 1632, plusieurs emprunts pour la somme importante de 400 Gulden de Lorraine, probablement pour financer les travaux de réparation de l'église.
On peut admettre qu'il s'agissait d'une église fortifiée à cause de sa tour ronde qui se trouvait encore en 1808 à l'emplacement de la sacristie actuelle.
Ce n'est qu'après 1800 que l'église réapparait dans les archives. Les tumultes de la Révolution s'apaisent, Napoléon 1er a signé le concordat avec le Pape. L'église de Sarreinsming devait de nouveau être dans un mauvais état. Les inventaires détaillés du mobilier d'église des paroisses voisines rédigés par l'archiprêtre de Sarreguemines, témoignent de leur bonne tenue. De Sarreinsming, rien ! Sauf quelques lettres des quatre curés qui se sont succédés en cinq ans, se plaignant autant sur le peu d'enthousiasme religieux que sur l'état de délabrement de l'église. Un curé écrira même à son évêque qu'il se soumettait à son ordre (d'exercer son ministère à Sarreinsming) mais qu'il a fait son testament et se remettrait à Dieu sachant qu'il ne survivrait pas à son sacerdoce dans cette église ,qui est une glacière».
Puis, après 1808, on entreprit la construction d'une nouvelle église. La vieille tour qui devait être gardée fut démolie. Un clocher avec toit en bulbe fut construit à l'ouest. Le mobilier fut reconstitué. La tribune est construite et des orgues mises en place.
C'est en 1894 que l'église et son clocher eurent leur forme actuelle. Le visiteur admirera les nobles proportions de sa voûte, les beaux vitraux représentant les sept béatitudes, fidèlement restaurés après la seconde guerre mondiale, le maître-autel, les belles orgues et non en dernier, les autels latéraux en bois sculpté. Il jugera peut être disharmonieux le nouvel autel placé à l'avant du choeur, confectionné en un bois rougeâtre sur lequel sont agrafés des figures dorées présentant la Cène.
(texte publié sous l'égide de l'Association Patrimoine & Loisirs de Sarreinsming, par MM Jean BARTHEL, Auguste BARTHEL, Alexandre NEBEL).
Vestiges gallo-romains
Comme le prouvent la découverte de silex taillés et la présence de tumuli dans la forêt du Grosswald, les fouilles archéologiques ont surtout révélé l'existence d'un important centre gallo-romain, sur une voie romaine qui allait vers Bliesbruck, puis par la vallée de la Blies se dirigeait vers Deux-Ponts.
Dans la forêt du Grosswald, face aux deux fermes de Wiesing, ont été mis à jour les vestiges d'une assez grande villa gallo-romaine comprenant un ensemble de thermes et un réseau de canalisations. A proximité, les fouilles entreprises sur le site du Heidenkopf ont révélé l'existence d'une bourgade (vicus) gallo-romaine, avec un quartier artisanal et un atelier de monnayage. Dans la forêt du Lehwald, on peut voir (chose rare dans nos régions) un pont romain en pierre.
Le domaine de la villa gallo-romaine du Grosswald
MARGUERITE PAX
Toute découverte a son histoire, celle de la villa du "Grosswald" restera liée pour toujours au nom de son inventeur Paul LORANG. Jusqu'à sa mort, il a démontré l'intérêt qu'il portait aux fouilles sur ce site.
C'est lui qui signala, dès 1966, à la Société d'Histoire et d'Archéologie de Sarreguemines, l'existence de terrasses pierreuses, à l'extrême pointe N-E du "Grand Bois". Beaucoup d'autres habitants de Sarreinsming, connaissaient l'endroit. Au hasard de leurs promenades ou de leurs
jeux d'enfants, ils avaient "hanté" ce qu'il croyaient être les ruines d'un ancien château.
Mais c'est grâce à Paul Lorang que l'on a pu identifier les tuiles à rebords typiques et quelques morceaux de céramiques de l'époque gallo-romaine.
Après quelques années de sondages, l'intérêt d'une fouille systématique s'imposa car il y avait là, visiblement, un ensemble très riche et bien conservé.
La villa est construite en paliers sur une pente de terrain d'une dénivellation du S/O au N/E de 25 mètres. En bas du terrain coule un ruisseau, aujourd'hui à sec en été qui se jette à l'Est dans le Lach. Le terrain formé par le Muschelkalk du Trias, recouvert d'importants placards limoneux, donne une terre céréalière très fertile.
A partir de l'abandon de la ville, à la fin du IVème siècle, la forêt a peu à peu gagné le site, les murs enfouis, la situation en flanc de coteau ne permettait que difficilement le labourage à cet endroit.
Un seul petit endroit en N/E a servi une fois comme carrière de moellons, mais nous ne pouvons pas en définir l'époque.
Les campagnes de fouilles des mois d'août de 1969 à 1981, ont surpris tous les ans par la richesse et l'intérêt scientifique des découvertes.
C'est une villa « rustica », dotée cependant d'un grand confort et d'une décoration intérieure très exceptionnelle. Notons seulement qu'aucune pièce d'habitation, couloir ou escalier, n'était exempt de peintures murales. Elle est sans doute de type même de l'habitat d'un riche propriétaire terrien indigène.
Au cours de chaque période d'occupation, les habitants y ont laissé leur empreinte, souvent spécifiquement régionale malgré l'adoption des "modes romaines".
Tout autour de cette construction les investigations ont révélé d'autres infrastructures telles que les granges, les petites maisons de bergers et d'autres bâtiments dont la destination est encore inconnue.
Elles se situent dans les champs sur les bans de Blies- Ebersing, Sarreinsming et Wiesviller.
OCCUPATIONS DU SITE
Déjà l'homme du Neanderthal était présent (entre 100 000 et 40 000 avant J-C), un biface et un racloir moustérien l'attestent.
La présence des agriculteurs du Néolithique est également confirmée par deux haches polies, des pointes de flèches, des grattoirs, des broyons et de la céramique...
A l'âge du fer, époque celtique, les témoins d'occupation sont plus nombreux :
- la proximité de huit tumuli datables du début du Hallstatt (dont deux fouillés par M. DECKER en 1979).
- les sondages profonds en salle font apparaitre le sol d'une maison ou hutte à 2 m en dessous du niveau du sol du IIème siècle.
* confirmation en est donnée aussi par des céramiques non tournées et reconstituées, trouvées aux points suivants : Foyer,Sur le glacis qui monte du N/E vers le S/O datant du 1er siècle, sous l'emplacement du four du potier (datant de 70-110 après J-C) sous la gueule du four à chaux (datant du IVème siècle après J-C.), dans les carrés en S/O des thermes (datant du Ier siècle après J-C).
En ce qui concerne l'époque gallo-romaine, l'occupation du site et la transformation du niveau de vie des occupants de la villa due à des changements d'activités et des influences extérieures sont : un grand réseau de caractérisations d'amenée et d'évacuation des eaux. L'évacuation se fait vers le bas du terrain ; les canaux vont rincer les latrines avant de se déverser dans le ruisseau.
Les grandes plages triées autour de la construction représentent des chemins et des cours pavées.
DESTINATION DES PIECES
certaines pièces ont changé totalement de fonction au cours des différentes périodes d'occupation comme par exemple la cuisine ; d'autres pièces, par contre, ont gardé leur destination première comme par exemple les thermes : d'abord munis au Ier siècle d'une baignoire chaude, elles sont transformées au début du IIème siècle afin d'y mettre une baignoire froide.
Le bain de vapeur (55° sauna) dans le sudatorium suivi d'ablations à l'eau chaude (45°) dans le caldarium, puis le bain froid dans le frigidarium (eau courante froide) et enfin repos en atmosphère tiède (25°) dans le tepidarium : tel était le rituel du bain.
Ils étaient non seulement réservés au maître de la maison, mais aussi aux domestiques. On se baignait le soir et les fenêtres et coupoles en verre laissaient encore entrer longtemps le soleil ou la lumière, car les thermes sont construits à l'ouest, comme le prescrit Vitruve dans: "De Architectura".
Les habitants se chauffent autour des foyers. Nous avons retrouvé le système de chauffage en parfait état, c'est-à-dire prêt à fonctionner. Ce fut une découverte magistrale. Nulle part en Gaule, on a eu la chance de pouvoir réallumer un feu et chauffer le sol d'une pièce après 1700 ans.
Toutes les expériences sur les chauffages par hypocauste (chauffage par en-dessous) avaient été utilisées sur des reconstitutions.
Ayant obtenu de la Direction Régionale des Affaires Culturelles un crédit spécial, nous avons pu reconstruire cette pièce selon les méthodes antiques. Les quatre tubuli (cheminées) d'angles furent remontés. La porte est à l'endroit révélé par la fouille et une fenêtre a été aménagée à l'endroit et aux dimensions possibles selon l'analyse de nos résultats de fouille.
Une salle était recouverte de très belles peintures murales, qui minutieusement relevées par niveau de chantier pouvaient nous donner les indications sur la hauteur de la pièce et l'emplacement des ouvertures.
La fouille nous révèle cependant encore beaucoup de choses sur l'activité des occupants de la villa,par exemple : les foyers ronds sont des fours à pain (un) ou d'enfumage pour les salaisons (deux), jambons etc... que l'on revendait sans doute. Des porcs y étaient parqués.
L'artisanat fut développé surtout à partir du IIIème siècle. La forge était le lieu, où travaillaient un forgeron et un serrurier de précision, d'une grande habilité. D'innombrables objets fabriqués et neufs se trouvaient encore dans cette forge : clés, boitiers de serrure, joints de canalisation, tendeurs, scies...(IIIème siècle).
Le bronzier avait deux fours ; de nombreux bronzes de récupération et des scories ont été découverts.
Le four à chaux est construit dans les grands murs. La gueule de ce four est au-dessus de la chambre de combustion. Il est à comparer avec les fours d'Iversheim près Munstereiffel (Rheinwestphalen Allemagne.) et à celui découvert et fouillé à Bousbach.
Des menuisiers, des maçons, des mosaïstes, des bûcherons ; on découvre les outils à toutes les périodes d'occupations: fers à rabots profilés, gouges, tarières, scies à archet, haches de bûcheron et de charpentier.
Le potier, installé avait un four à chaufournier séparé par un muret central.
L'étude des nombreux tessons montre qu'il fabriquait 75 % de poteries en terre grise lissée (vases ovoïdes et écuelles) 10 % de poteries en terre ocre rouge (cruches) 5 % de poteries engobées et sablées (vases à boire).
Nous observons avec les objets découverts le maintien de la tradition celtique.
Les objets qui illustrent cette thèse sont par exemple les céramiques, des poteries lissées et carénées, des bouteilles sans anses décorées à la molette ; les objets en fer : les rasoirs et couteaux celtiques ; les objets en bronze dont les décors rappellent les décors celtiques : une pyxide à sceau (tête bouclée), un décor de coffret (deux cols de cygne avec une boule), ceci n'étant que quelques exemples.
Les études et les synthèses du domaine de la villa gallo- romaine du Grosswald sont et seront des plus importantes car rares sont les sites ruraux étudiés jusqu'à présent, plus rarement, ils sont aussi bien conservés.
Le petit patrimoine de Sarreinsming est également assez conséquent :
Les abreuvoirs, même s'ils ont été démolis dans les années 1970 pour la plupart, il en subsiste un,
rue de la Sarre (« Kalberbrunnen »).
La chapelle du Kapellenberg, à l'ouest du village.
Dédiée à la Sainte Vierge.
Petit bâtiment de 4,00 m de large sur 4,60 m de long construit en moellons du pays avec un enduit ciment et un socle en grès des Vosges, recouvert de tuiles plates anciennes. Une porte d'entrée en pignon avec au-dessus une niche dans laquelle se trouvait une vierge en bois du XVIIIème siècle gardée en lieu sûr actuellement. Sur la pointe du pignon une petite croix en grès avec un christ sculpté.
A l'intérieur derrière une grille en lattes un petit autel en bois peint avec en bas-relief :
au milieu : S. Carolus Boromeus, Saint Charles Boromée, né au château d'Arona près de Milan, consacré cardinal et archevêque de Milan par le Pape Pie IV, grand constructeur d'églises, d'hospices et d'orphelinats. Soutenait les diocésains pendant la période de peste en l'an 1566 à Milan. Mourut à 47 ans, le 4 novembre 1564. Proclamé saint par le pape Paul IV en 1610.
de chaque côté : St. Guilielmus, Saint Guillaume. Après s'être voué totalement à la prière, devint archevêque de Bourges. Grand ami des pauvres et des malades, il mourut de la fièvre en 1290.
Sur l'autel, une statue d'une belle vierge peinte.
Aucun signe ne permet de fixer une date certaine de sa construction (un ancien document nous révèle l'histoire suivante sur son origine : un habitant de Sarreinsming voulait en toute hâte aller à cheval à Sarreguemines pour chercher un médecin pour sa femme gravement malade. Son cheval fit une chute très grave et il fit le voeu de faire construire une chapelle à cet endroit, si le cheval se remettait pour chercher le médecin et si sa femme était guérie).
Les calvaires : à l'entrée de la Petite Amérique, rue du moulin, près de la chapelle...
CROIX, CALVAIRES, MONUMENTS RELIGIEUX
par SCHAUB Vincent
Nombreuses sont encore les croix qui se dressent dans notre village, celles en pleine campagne, les vraies croix des champs "Feldkreuze" ont presque toutes disparues.
Les croix ou calvaires sont toujours un témoignage de foi chrétienne, ainsi que le soulignent souvent les inscriptions que l'on peut y lire. "En l'honneur de Dieu...Gott zu Ehren" ou bien "0 Crux Ave spes unica, Salut o croix notre unique espérance". Nos ancêtres très volontiers s'arrêtaient près des croix pour une courte halte, reprenaient souffle avant de poursuivre leur route "à pied", l'inscription écrite les invitait à une prière. Il y a des croix en effet qui marquaient l'endroit où avait eu lieu un évènement tragique. D'autres croix sont une expression de reconnaissance envers Dieu, après un voeu ou une promesse faite en des temps difficiles. Enfin il y a encore des croix d'épidémies. Lors des grandes calamités qui autrefois ravageaient le pays, les chrétiens élevaient des croix pour exprimer leur sentiment de repentance, la calamité étant ressentie comme un châtiment de la part de Dieu.
C'est ainsi que furent érigées en signe de pénitence et de supplication les croix de choléra ou de peste ; des croix de Saint Wendelin, contre les épizooties des animaux domestiques ; les croix de Saint-Roch, contre la lèpre ; de Saint-Hubert, contre la rage ; de Saint-Antoine l'Ermite, contre les épidémies appelées feu de Saint-Antoine, probablement le choléra ; de Sainte-Odile ou de Sainte-Walburge, contre les maladies des yeux.
Nombreuses sont les "Pestkreuze, Fieberkreuze, Cholerakreuze" dans notre région et les dates s'échelonnent depuis le XVè jusqu'au XIXè siècle.
Rares sont les croix des champs qui subsistent encore depuis le moyen-âge. La plupart des très anciennes croix ont été victimes des ruines accumulées par les guerres qui ont ravagé notre pays ; certaines de ces guerres avaient des caractères anti-religieux : guerre des Rustauds "Bauernkrieg" (1525), guerre de trente ans (1616-1646) ou Suédois et impériaux, saccagèrent horriblement notre région, enfin et surtout la révolution française à partir de 1793, on ordonna même de faire disparaître tous les signes extérieurs de la superstition, même dans les cimetières. Les ordres ne furent pas tous exécutés à la lettre heureusement ; car ainsi subsistent encore chez nous des croix du XVIIIè siècle et d'autres qui furent érigées du temps de Napoléon et sous la restauration (1614-1630).
L'art sculptural des croix des champs connut un développement tout particulier en notre région, l'Est Mosellan, pendant tout le XVIIIè siècle, à la suite des dévastations de la guerre de trente ans.
Les croix appartiennent en règle générale au propriétaire du terrain sur lequel elles sont érigées. Ainsi l'on reconnaît facilement les croix de choléra et de peste, parce qu'elles se trouvent toujours sur le domaine public, donc communal, elles sont l'oeuvre de toute la population. L'entretien naturellement incombe également au propriétaire. En héritant ou en acquérant un terrain, le propriétaire hérite et acquiert aussi l'honneur d'entretenir en bon état la croix qui y est implantée.
A la suite un inventaire des croix encore existantes en 1983 sur le ban de la commune et celles disparues qui ont pu être reconstituées :
CROIX, à côté de la chapelle au "Kapellenberg"
Forme élancée en grès des Vosges, avec un socle recouvert d'une tablette profilée.Dessus une haute stèle avec en relief sculpté debout sur une console la Sainte Vierge et Saint Jean sous un fronton curviligne orné d'une frise.Dessus la croix avec le christ sculpté dans la masse, en dessous un écriteau "O CRUX AVE SPES UNICA".Pour terminer Dieu le père dans les nuages représentant le ciel.En bas dans la stèle, ciselé dans la pierre, un triangle en forme de toit surmonté d'une croix avec les initiales HE et la date 1813.Donc elle existait déjà avant cette date.
La croix des Missions " Missionskreuz"
Erigée et fixée à la façade sud de l'église en souvenir de la mission intérieure de l'année 1850.Socle en forme d'autel surélevé d'un pied de croix avec l'inscription "0 CRUX AVE SPES UNICA" le tout en grès des Vosges.Dessus une grande croix en bois de chêne avec un christ en fonte presque grandeur nature.Sous le christ était fixé une plaque en fonte ronde datée "Mission de 1850". Socle orné d'une frise sculptée, de chaque coté en haut, les chiffre 18 et 50 datent de la construction. Dans l'encadrement au milieu une inscription assez détériorée qui indique les indulgences que l'on peut gagner.
"Vollkomner Ablasz all denen am 14 November oder an den darauf folgenden Sonntage
Ablasz von 800 Tage sooft man Vater unser und 3 gegruszest seyst du Maria und zu Ehre sey dem Vater betet »
CROIX, rue du moulin
Cette croix est adossée au mur de soutènement du "Rebberg. Aucun signe ne permet de fixer une date certaine à sa construction. Style des croix du XVIIIème siècle, sur une stèle assez haute, sur socle, est placée la croix avec le Christ, le tout taillé dans du grès des Vosges. Sur le devant de la stèle, est sculpté en haut-relief, un Saint-Christophe tenant avec son bras gauche l'enfant Jésus sur son épaule, dans sa main droite le bâton de pèlerin, habillé à la mode du XVIIIè siècle : justaucorps serré à la ceinture, portant des brodequins , mais sans coiffure. A sa gauche une sainte qui reste à identifier, ne serait-ce la Sainte Vierge qui accompagne l'enfant Jésus. La croix est surmontée de Dieu. le père entouré de nuages avec une colombe, symbole du Saint-Esprit. Entre les deux saints , les initiales MD sont ciselées mais non identifiables.
CROIX, rue de Bitche
Aucun signe ne permet de fixer une date certaine à sa construction. Cette croix n'est plus en son emplacement premier, elle se trouvait plus bas dans la même rue ; elle fut transposée à sa place actuelle pour permettre de construire. En grès des Vosges, sobre de forme. Sur un petit soubassement se dresse une stèle droite dans laquelle est taillé un cadre en forme de coeur renversé dans lequel on peut lire "O CRUX AVE SPE UNICA". En haut de la stèle deux angelots dans des nuages, symbole du ciel. Sur la stèle se dresse la croix avec le Christ mourant et au dessus du Christ la banderole avec l'inscription INRI et pour terminer encore un angelot.
CROIX, rue de Bitche
Cette croix se trouvait initialement à l'angle de la rue du Moulin et de la rue de l'Eglise. Elle a du être transposée dans la rue de Bitche par suite de l'élargissement du carrefour . En près des Vosges, sur un petit socle, une stèle peu haute avec une inscription encadrée :
"Errichtet zur Ehre Gottes 1911 Jesus Barmherzigkeit"
Le socle est surmonté d'un chapiteau sur lequel s'élève la croix avec un Christ en fonte. L'intention à son érection n'a pu être découverte.
CROIX de la famille HALB
Au croisement du CD33 et le chemin menant vers la gare. On peut rapprocher son style au style "Renaissance". Erigée en signe d'une intention particulière, en grès des Vosges, richement sculptée.A sa base un socle en forme d'autel avec deux colonnes à chapiteau entre lesquelles est fixée une plaque de marbre portant l'inscription en langue allemande en usage à l'époque et la date de l'érection 1896.Le socle est surmonté d'une belle croix très haute sur laquelle est fixé un Christ en marbre blanc.Pour sa protection, le monument est entouré d'une grille en fer forgé pourvue d'un portillon.
GROTTE de Lourdes
Se trouvant en face du presbytère à l'angle et de l'angle de la rue de la Sarre. Aucun signe ne permet de fixer une date certaine de sa construction.
Se trouvant sur domaine communal, cela suppose qu'elle fut érigée avec l'aide de toute la population en reconnaissance à la Sainte Vierge par suite d'un voeu ou d'une calamité. La date certaine de son érection se situe après l'apparition de la vierge à Lourdes en 1858.
Sa forme très symétrique, construite en pierres de laitier foncé, émet un aspect plutôt sombre.
L'autel sous la grotte fut ajouté vers les années 1955.
La fontaine située rue de la gare (sur la place communale), date du début du 19e siècle (« Entenbrunnen » texte SCHAUB Vincent).
Fontaine avec abreuvoirs se trouvant sur la place communale, rue de la gare. En dialecte "ENTENBRUNNEN in der « ENTENGASSE ». L'origine de la dénomination n'a pu être définie. En son temps lorsque les abreuvoirs étaient encore utilisés pour faire boire le bétail, les bouses de vache et les crottes de cheval ne manquaient pas aux alentours, d'ailleurs dans toute la rue c'était le lieu de rencontre préféré des canards et des poules de tout le voisinage, on y trouvait à boire et à manger ; est-ce peut-être l'origine de cette dénomination.
Aucun signe ne permet de fixer la date de sa construction mais on pense que cette fontaine est plus que bicentenaire. Une grosse borne recouverte d'un chapeau en grès des Vosges muni d'un tuyau en acier alimente le seul abreuvoir qui reste encore avec un écoulement d'eau permanent.
Cette fontaine a été restaurée par la commune.
L'abreuvoir en une seule pièce en grès des Vosges est taillé dans la masse.
Cette fontaine est alimentée par le trop plein de la source du "KALBERBRUNNEN" par une conduite en fonte qui passe à travers les jardins jusqu'à l'écoulement à la borne.
Avec l'installation de la conduite d'eau et l'aménagement de la place, les deux abreuvoirs dirigés vers la rue furent supprimés vers les années 1955.
Le trop plein du dernier abreuvoir desservait en son temps le lavoir se trouvant à l'emplacement des anciens vestiaires-douches.
Une zone naturelle permet la découverte d'orchidées
Sur la rive droite de la Sarre à proximité de Zetting, se trouvent les friches du Rosselberg (ZNIEFF, Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique, de 50 ha sur les communes de Sarreinsming et Zetting), friche sèche dont la richesse de la végétation est remarquable : pelouses marneuses à orchidées, sources formant de petites mares où s'installent des batraciens.
orchidée homme pendu, ophrys araignée, ophrys frelon, orchis bouffon, orchis brulée, orchis militaire, orchis militaire/orchis guerrier, orchis pourpre.